mercredi 3 octobre 2012

Revue du Web de Septembre : Une cyberdéfense inadaptée au contexte actuel, Un Community Manager qui refuse des fans, l'Infobésité qui rime avec qualité ?















La cyber-défense se fait étriller...


Une fois n'est pas coutume, un article analytique très intéressant développe une thèse selon laquelle les systèmes actuels de cyber-défense américains et européens ne sont absolument pas adaptés aux menaces du moment. Ce billet aura pour but d'en exposer les principaux arguments :

Ainsi, Chris C. Demchak reproche-t-il aux entités comme le Cyber Command de perpétrer une vision trop militaro-centrée qui répondrait par exemple à des pratiques agressives que l'on pourrait observer dans une guerre déclarée. Cette situation ne serait ainsi pas propre à développer une capacité de résilience face aux attaques informatiques modernes.

Si le fait de confier le poste de chef du cyber-command et directeur de la NSA à un seul individu semble apporter un gain de compétences et de ressources, l'auteur trouve que les restrictions légales empêchant par exemple la NSA d'apporter son aide ou ses compétences aux domaines civils n'est pas souhaitable. Selon lui, c'est priver l'ensemble des secteurs critiques d'une aide précieuse que le DHS ne peut prétendre aujourd'hui apporter.

La séparation des rôles étant pour lui une forme de relique de la guerre froide, il prétend au contraire que dans un monde interconnecté au sein duquel la porosité des frontières est patente, cela ne peut suffire. De plus, l'action de la criminalité organisée tend à poser autant de problèmes que les menaces étatiques et profiter de telles organisations.



News - Les cyberattaques lancées par les forces armées américaines

eConflicts – Daniel Ventre

Les révélations de ces derniers mois sur l'origine de Stuxnet, l'implication des autorités américaines, ont certainement marqué un tournant: il ne fait plus de doute que les Etats-Unis (et d'autres, donc) font usage des opérations agressives dans le cyberespace, dans le cadre de guerres, conflits internationaux. Fin août 2012, un haut gradé de l'armée américaine évoquait l'utilisation qu'il avait pu faire des cyberattaques lors de la guerre en Afghanistan, expliquait comment il avait été possible de pénétrer les réseaux de l'adversaire, infecter ses systèmes de C2, mais aussi comment il avait fallu faire face aux cyberattaques de cet adversaire.


Ce sujet est aussi abordé sur BlitzKlik : Vers une doctrine stratégique de la cyberguerre ?


Education numérique : des signes encourageants d’une stratégie française


Le gouvernement a-t-il pris en compte l’importance de maîtriser le processus industriel du passage au numérique dans le domaine éducatif ? L’annonce du financement de 3 000 tablettes Qooq par le grand emprunt pour les élèves de collèges est un premier pas dans ce sens.

L’intérêt de cette démarche est double :
1)    La fabrication des tablettes tactiles françaises Qooq, créées par Unowhy, a lieu en France, dans une usine implantée à Montceau-les-Mines.
2)    Cette expérience constitue l’amorce d’une réponse pour garantir le passage de notre système éducatif dans un cadre maîtrisé qui nous mette à l’abri de toute influence culturelle étrangère, fut-elle américaine.

Les stratégies d’influence culturelle mises en œuvre par des puissances passent aujourd’hui par les technologies de l’information. Les multinationales américaines (Apple avec l’Ipad,  Microsoft avec son système d’exploitation Windows 8, Google avec son moteur de recherche et ses extrapolations) sont passées à l’offensive depuis de nombreuses années pour occuper le terrain et cherchent à acquérir des positions incontournables pour fidéliser des États comme la France à leur offre globale (technologies, logiciels, production de connaissances en ligne initiés par les universités américaines ou par des offres d’e learning). Cette offensive n’a pas que des finalités commerciales. Elle vise à être le plus en amont possible de l’offre de connaissances et de produits pédagogiques couplés à un usage marchand des technologies de l’information.



Chartes d’utilisation des réseaux sociaux dans les entreprises


Atteinte à l’e-réputation, chasse de talents, baisse de la concentration et de la productivité voire même fuite d’informations sensibles ou confidentielles l’utilisation des réseaux sociaux au sein des entreprises occupe les esprits.


Preuve en est, la CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés) invite les entreprises à donner à leur collaborateur un droit d’accès raisonnable à Internet et donc aux réseaux sociaux depuis leur lieu de travail. Mais la CNIL invite surtout à adopter une charte Internet ont l’objectif serait de "sensibiliser les salariés ou les agents publics aux exigences de sécurité, d'appeler leur attention sur certains comportements de nature à porter atteinte à l'intérêt collectif de l'entreprise ou de l'administration".

Depuis « L'Affaire » des trois employés licenciés fin 2010 pour avoir dénigré leur employeur sur Facebook les chartes d’utilisation des réseaux sociaux fleurissent dans les grandes entreprises. Nous pouvons y retrouver quatre chapitres récurrents :
  • Principes d’utilisation de base des réseaux sociaux,
  • Communication autorisée de l’entreprise sur les réseaux sociaux,
  • Entre utilisation professionnelle et utilisation personnelle,
  • Protection de la propriété intellectuelle.



Quand une page Facebook refuse des fans : place à la qualité !

Blog du Modérateur – Hugo Clery

Les initiatives en community management sont très différentes d’une marque à l’autre. Alors que certaines préfèrent suivre la tendance en faisant de la récupération, d’autres tentent d’innover. Grey Poupon l’a bien compris sur sa page Facebook. En alliant un contenu original à un dispositif innovant, cette marque de moutarde « haut de gamme » a créée une application filtrant l’entrée sur sa page. Elle scannera le profil de l’utilisateur pour évaluer s’il y a ou non bon goût. Pour cela, elle analyse les goûts musicaux et littéraires, le nombre de photos sur lequel il est taggé, les check-ins au restaurant ou encore le style d’écriture (le style SMS sera éliminatoire).



 Retrouvez cette thématique sous un angle plus offensif sur BlitzKlik avec L'attaque des clones 2.0


« Infobésité » : plus une question de qualité que de volume ?


L’infobésité (buzzword s’il en est) n’est pas un concept nouveau, mais devient ces derniers temps une sorte de marronnier : trop d’informations, trop de mails, trop de données… Seulement, si le terme en lui-même est contestable (bien que parlant, nous verrons pourquoi), il semble qu’il soit à l’heure actuelle mal employé. Plutôt que de se focaliser sur la « surcharge informationnelle », pourquoi ne pas se questionner sur la qualité de ces informations ?

En rentrant de vacances j’ai, comme beaucoup de « travailleurs de l’information », retrouvé mes agrégateurs, boites mails et autres réceptacles informationnels, « légèrement » surchargés. Là où, de prime abord, j’aurais pu crier « trop d’infos tue l’info », j’ai commencé par en faire le tri puis la lecture. Et, bizarrement, j’ai plutôt bien digéré toutes ces infos et données… Car (et c’est le centre de mon propos) : si infobésité il y a, il s’agit plus d’une question de ce que l’on ingère et la manière dont on l’ingère, que de quantité. Comme pour la nourriture en somme (et désolé d’avance mais ce billet sera truffé d’analogies gastronomiques ).

De plus, j’ai pu lire de nombreux articles sur la question de l’infobésité qui semble-t-il a animé le mois d’août : les articles journalistiques à tendance marronniers (trop d’informations va tuer nos entreprises, haltes aux mails, etc.), mais aussi des billets soulignant que la surcharge informationnelle était un mythe (et spécialement ceux d’Aref sur Demain la veille).

Voyons en quoi l’infobésité est bien présente, mais s’oriente plus vers une diététique informationnelle, que vers une question de volume.

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